la chevalerie

Le terme chevalerie fut utilisé la première fois pour désigner les spécialistes de l'équitation et du combat cavalier. Les membres de cette élite guerrière du Moyen Âge formaient une classe distincte de celle des paysans et du clergé. Ils se distinguaient également entre eux par leurs talents de cavalier et combattant. Des chevaux rapides et puissants, des armes splendides et redoutables, des armures fiables constituaient les signes extérieurs de richesse de cette époque. A partir du XIIème siècle, la chevalerie définissait désormais tout un mode de vie. Un chevalier devait se montrer généreux, courtois, brave, délicat et audacieux. Le parfait chevalier, sur son cheval blanc, défendait les pauvres et volait à la rescousse des demoiselles en détresse. Cette façon d'être répondait à l'idéal chevaleresque: la courtoisie. Les règles fondamentales du code chevaleresque étaient les suivantes: * Protéger les femmes et les faibles. * Défendre la justice contre l'injustice et le mal. * Aimer et honorer sa patrie. * Défendre l'Eglise à ses risques et périls. Mais de nombreux chevaliers ne faisaient pas honneur aux nobles idéaux de leur condition. Au début, ils étaient souvent ignorants et barbares. Lorsqu'ils envahissaient un pays ennemi, les soldats lançaient des bébés en l'air et les rattrapaient avec la pointe de leur lance. Bernard de Cahuzac, un chevalier français, fit couper les mains et les pieds de 150 moines et religieuses à la suite d'une querelle avec un abbé. Dans la pratique, les chevaliers et les aristocrates ignoraient le code chevaleresque lorsque cela les arrangeait. Les querelles entre familles nobles et les conflits autour du partage des terres l'emportaient sur toute règle de conduite. La coutume tribale des peuples teutoniques qui consistait à diviser le domaine d'un chef de clan entre ses fils plutôt que de le céder à l'aîné fut souvent la cause des guerres entre frères d'un même clan. Le conflit qui eut lieu entre les petits-fils de Charlemagne en est un exemple éloquent. Le Moyen Âge était infesté de guerres civiles de ce genre dont les premières victimes étaient généralement les paysans. Vers la fin du Moyen Âge, les chevaliers créèrent les ordres de chevalerie, des confréries exclusives de chevaliers de hauts rangs qui prêtaient serment d'allégeance à leur roi et aux autres chevaliers. Devenir membre d'une telle institution était une promotion extrêmement gratifiante et prestigieuse et conférait au chevalier la plus haute distinction dans le royaume. En 1347, pendant la Guerre de Cent ans, le roi d'Angleterre Edouard III fonda l'Ordre de la Jarretière qui subsiste encore aujourd'hui. Cet ordre de chevalerie se composait de 25 chevaliers des plus hauts rangs d'Angleterre. Ses membres devaient faire preuve de loyauté envers le roi et de dévouement à la victoire dans les combats. L'ordre de la Toison d'Or fut fondé par Philippe le Bon, duc de Bourgogne, en 1430 et devint l'un des ordres les plus puissants et les plus riches d'Europe. Le roi Louis XI de France créa l'Ordre de Saint Michel afin de surveiller les activités de ses nobles les plus importants. Les Ordres de Calatrava, Santiago et Alcantara furent fondés afin de chasser les Maures d'Espagne. Ces derniers étaient réunis autour de Ferdinand d'Aragon, dont le mariage avec Isabelle de Castille fut à l'origine de la fondation d'un Royaume d'Espagne unique. Finalement, il devint maître des trois ordres bien que ceux-ci demeurèrent séparés.