LE CHEVALIER

L'époque des chevaliers a débuté vers l'an 900 et s'est terminée à la fin de la période que les historiens appellent le Moyen Age, vers l'an 1500. A l'époque de Charlemagne, les guerriers montés étaient devenus l'unité militaire d'élite des Francs. Cette innovation gagna l'ensemble de l'Europe. Le combat à cheval était considéré comme un fait d'armes particulièrement digne de gloire. En effet, le cavalier pouvait pénétrer au coeur de la bataille, se mouvoir rapidement et piétiner les ennemis relégués au rang inférieur de fantassins. Lorsque les deux cavaleries se faisaient face, la vitesse d'attaque et la violence de la confrontation procuraient un sentiment d'intense jubilation. Le combat à cheval était très prestigieux du fait du coût élevé des chevaux de bataille, des armes et de l'armure. Seuls les guerriers les plus riches ou les serviteurs de familles fortunées étaient en mesure de combattre à cheval. Les rois de la fin du Moyen Âge disposaient de peu d'argent pour pourvoir aux frais élevés nécessaires à l'entretien d'importants contingents de cavalerie. Les guerriers étaient vassalisés et tenaient des fiefs de leur suzerain. Les revenus qu'ils tiraient de ces terres devaient leur servir à payer les chevaux et l'équipement. Souvent, les vassaux entretenaient également des formations de soldats de métier. A une époque où l'autorité centrale était faible et les possibilités de communication réduites, le vassal, aidé de ses serviteurs, était responsable de la législation et de l'ordre à l'intérieur du fief. En échange de ce domaine féodal, le vassal acceptait de prêter main-forte à son seigneur en cas de conflit armé. Les grands seigneurs et les rois pouvaient ainsi lever des armées lorsqu'ils le désiraient. Le corps d'élite de ces armées était constitué des vassaux montés. A mesure que le Moyen Âge avançait, l'élite de guerriers montés d'Europe occidentale devint connue sous le nom de chevaliers. Un code de conduite, appelé chevalerie, fut mis en place régissant les droits et les devoirs des chevaliers. Avec le temps, les chevaliers accomplirent des tâches d'ordre gouvernemental et légal, et le roi s'assurait que ses chevaliers retiraient un profit suffisant de leurs terres. Les gens désiraient devenir chevaliers pour obtenir pouvoir et respectabilité. Plus tard, tous les nobles étaient faits chevaliers. Même les fils de rois devenaient chevaliers. En France et en Espagne, tous les chevaliers, riches ou pauvres, étaient des nobles. Mais en Angleterre, le terme chevalier a évolué pour désigner aussi les membres de la classe sociale qui suit celle de la royauté et la noblesse. Aujourd'hui, c'est toujours un titre honorifique dans ce pays. L'honneur, en temps de guerre comme en temps de paix, était l'une des principales préoccupations des chevaliers. Toutefois, ce sentiment intervenait dans les relations avec leurs pairs, rarement avec les manants et les paysans qui constituaient la majorité de la population. Les chevaliers devinrent la classe dirigeante, gérant les terres d'où l'on puisait toute la richesse. Les aristocrates étaient des nobles principalement en raison de leur rang et de leur prestige en tant que guerriers suprêmes dans un monde perpétuellement en proie aux conflits. Plus tard, leur rang et leur prestige devinrent héréditaires et l'importance d'être un guerrier déclina.