"Sur les traces de Jean Henri FABRE - Atelier Entomologie"

2- Préserver la biodiversité : Nichoirs et abris à insectes

2.1 - Pourquoi des nichoirs et abris pour les insectes ?

2.2 - Quels matériaux pour quels insectes ?

2.3 - Construire un hôtel à insectes

2.4 - Les étapes pour la construction d'un grand hôtel à insectes

2.5 - Nos réalisations

2.6 - D'autres réalisations : le réveil du bourdon

 

 

 

 

Pourquoi des nichoirs et abris pour les insectes ?

Les insectes ont besoin d'abris pour y construire leur nid, pour passer l'hiver ou simplement la nuit ou le jour. Un jardin naturel à la végétation sauvage variée et recelant de nombreux micro-milieux (bois morts, mousses, pierres, feuilles mortes, etc.) offre suffisamment d'abris.

Il est alors superflu de poser des nichoirs.

Cette démarche se justifie dans trois cas :

- Si le milieu est déséquilibré, avec une ressource importante de nourriture mais peu de sites pour s'abriter ou nidifier. C'est fréquent en milieu urbain, où les jardins sont petits et souvent fleuris. La ressource en nectar est importante, mais les insectes qui s'en nourrissent manquent de sites de nidification.

- Si l'on veut artificiellement augmenter la densité de certains insectes. C'est le cas dans un potager cultivé de façon biologique, où le jardinier aura intérêt à attirer certains prédateurs ou parasites pour contrôler les déprédateurs de ses cultures.

- Si l'on veut pouvoir observer facilement certains insectes, qui sinon seraient très difficiles à repérer dans la végétation du jardin. C'est très utile dans le cadre d'activités de découverte, ou simplement pour le plaisir de mieux connaître les mœurs des insectes.

 

 

 

 

 

Quels matériaux pour quels insectes ?

1. Paille ou bois : bien abrité, ce matériau pourra accueillir les jolies chrysopes, dont les larves se nourrissent de bien des parasites : pucerons, cochenilles farineuse, aleurodes (ou mouches blanches), thrips ou oeufs d'acariens.
2. Tiges de bambous : elles servent d'abri aux osmies, des abeilles solitaires qui pollinisent les premières fleurs des arbres fruitiers, dès le moi de mars.
3. Pots de fleurs retournés et remplis de foin : cela attire les perce-oreilles qui aiment les nuisibles comme les pucerons.
4. Planchettes de bois entassées derrière ces plaques en métal : où viendront se loger des insectes xylophages qui participent à la décomposition du bois mort.

5. Bûches percées : elles deviennent un abri très apprécié de nombreux pollinisateurs bien utiles comme les abeilles et guêpes solitaires, dont les larves se nourrissent de pucerons.
6.Fagots de tiges à moelle : comme la ronce, le rosier, le sureau, offrent des abris idéaux pour les syrphes et autres hyménoptères.
7. Briques : elles sont appréciées des osmies (abeilles solitaires)..
8. Planchettes bien rapprochées et abrités : elles attirent les coccinelles qui viennent y passer l'hiver. Leurs larves consomment énormément de pucerons.

Durant l'hiver, vous pouvez également aménager toutes sortes d'abris pour les auxiliaires afin de les garder dans votre jardin : fagots de bois, tas de pierres ou rochers, hautes herbes... ces abris que l'on confectionne soi-même sont aussi jolis qu'utiles !

 

 

 

 

Construire un hôtel à insectes

Profitez de la période hivernale, lorsque les travaux sont réduits au jardin, pour concevoir vous-même, très facilement et à partir uniquement de matériaux de récupération, un (ou des) hôtel(s) à insectes que vous placerez dans des endroits abrités des grosses intempéries.

En créant ainsi un environnement favorisant l'équilibre entre un nombre varié d'espèces végétales et un nombre varié d'espèces animales, vous encouragerez la biodiversité dans votre jardin.

Ces espèces animales amies nous aident à lutter contre les organismes nuisibles. Il peut s'agir d'oiseaux, de reptiles, de batraciens, de mammifères, d'insectes, qui se nourrissent ou qui parasitent les ennemis de nos cultures. Il faut donc chercher à les attirer car ils nous apportent une aide précieuse.

Les principales espèces utiles sont les suivantes : l'araignée, la belette, le carabe doré, la coccinelle, la chauve-souris, la couleuvre, le crapaud, la chrysope, la guêpe parasite, la grenouille, le hérisson, le lézard, la musaraigne, l'oiseau, le rapace, la punaise, la syrphe.

 

 

 

 

 

Les étapes pour la construction d'un grand hôtel à insectes

1- Commencez par repérer les matériaux naturels dont vous pouvez disposer pour constituer les refuges des insectes : rondins de bois, briques, paille, tiges de bambou. Choisissez des matériaux locaux qui offrent des trous plus ou moins gros pour correspondre aux différentes préférences des insectes.
2- Fabriquez l'ossature en bois, en la renforçant suffisamment pour porter un poids important. Privilégiez du bois résistant : douglas, mélèze, châtaignier...Ménagez la taille de vos espaces en fonction du volume de matériaux dont vous disposez. Placez les matériaux les plus lourds plutôt en bas.
3- Prévoyez une couverture imperméable de la structure (toit en ardoises par exemple).

4- Installez l'ossature à son emplacement définitif avant de la remplir (à cause du poids si l'hôtel est de grande taille). Sur-élevez l'ensemble d'environ 20 cm, pour le maintenir à l'abri de l'humidité (voir plus si vous avez un chien qui risque de venir lever la patte sur votre jolie maison à insectes). Pour éviter que, par grand vent, l'hôtel ne se couche, pensez à le stabiliser par des pieux enfoncés dans le sol et fixés de chaque côté de l'hôtel ou en attachant l'ensemble avec un cable à un mur par exemple.
5- Coupez vos matériaux selon la longueur désirée et remplissez chaque espace.

Conseil : si vous pouvez placer l'ensemble dans un endroit abrité du vent, et au soleil, vous pouvez prévoir qu'il soit ouvert sur les deux faces. Sinon, mieux vaut prévoir un dos plein pour que les insectes ne soient pas trop dérangés par les courants d'air.

 

 

 

 

 

 

Nos réalisations
     
     
     
     
     
 
     

 

 

 

 

D'autres réalisations : le réveil du bourdon

Légendes :

1 : Terre compactée pour les insectes qui creusent ou l'utilisent pour leur construction (abeilles maçonnes)

2 :Fagots de boi de diamètre différents

3 : Des buches percées ou en bois de surreau deviennent un refuge très apprécié par de nombreuses espèces d’abeilles solitaires ou de guêpes, très utiles pour la pollinisation, et dont les larves se nourrissent souvent de pucerons.

4 : Abris

5 :

6 : De la paille ou du foin, bien abrité, pour accueillir les chrysopes, dont les larves se nourrissent de pucerons, de cochenilles farineuses, d’aleurodes, de thrips, ou d’oeufs d’acariens…

7 : Des fagots de tiges de bambous servent d’abris aux Osmies, des abeilles solitaires qui pollinisent les premières fleurs des arbres fruitiers dès le mois de mars.